Retour d’expérience d’entrepreneur : Laurent Moreau Co-fondateur de TOPITO

E-Business

Vous connaissez tous Topito, le site internet de divertissement qui fait des Top sous forme d’articles et de vidéos, « mais pas que ». En quelques années ce blog de copains est devenu une véritable plateforme média. Mais ce n’est pas tout, Topito s’est diversifié et aide aussi de jeunes artistes de stand up qui souhaitent se lancer. Je vous propose de découvrir ici comment est né Topito, le chemin parcouru et les ambitions de ce site. J’ai eu la chance d’interviewer Laurent Moreau, web entrepreneur et co-fondateur de la plateforme qui nous a partagé son retour d’expérience.

Topito en chiffre c’est  (Sept 2020):

Quel est ton parcours ? Peux-tu nous en parler ?

Après une maîtrise en socio et une licence d’histoire, je suis monté à Paris pour suivre une formation de webmaster en alternance pour comprendre les métiers techniques. Au bout d’un mois et demi d’alternance, je me fais embaucher en CDI par Kelkoo, c’était les tout débuts du web, on bossait pour des gens avec des modem, chez qui je vais rester 9 ans. J’ai eu l’impression de changer de boite sans avoir à le faire : on a commencé à 4 à Paris, puis on était 500, puis on était racheté par Yahoo!… Je quitte Yahoo-Kelkoo en 2009 pour m’investir pleinement dans l’aventure Topito.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de créer Topito ? Comment l’idée t’es venue ?

L’idée m’est venue lors d’un retour du boulot en train de Grenoble, où je m’ennuyais, après avoir lu le livre de Nick Hornby « Haute fidélité ». Il y faisait entre autre plein de tops (les 5 chansons à jouer à son enterrement, les 5 femmes qui ont compté dans sa vie… ). Je me suis dis que cette manière de classer le monde qui m’entourait et qui portait forcément à la discussion et au débat était une bonne idée. Les tops pour lesquels tes potes te diront « mais je ne peux pas te laisser dire ça, tu ne peux pas dire que untel est devant untel».

Quels ont été les débuts de Topito ?

En fait j’ai monté le blog Topito en 2006 lorsque je travaillais chez Kelkoo -Yahoo!, plutôt comme un side project avec Benoit Parizot (son associé). C’était un blog de potes pour s’amuser. Quand on a commencé l’aventure à plein temps, nous travaillions dans mon salon, puis nous sommes allés dans les locaux de potes, et enfin on a pu prendre nos propres locaux à Paris. Pour vivre de notre plateforme Topito, il fallait qu’elle devienne un média avec de la publicité.

Qu’est-ce qui a fait le succès de ce site d’après toi ?

Je pense que c’est la persévérance et la régularité de production de contenu. On s’était fixé au début de publier tous les jours un article sous forme de liste (top). On a aussi su garder l’ADN de Topito en gardant notre humour et notre originalité. Il y a aussi évidemment le système de listes qui fonctionnait bien aux US, on ne savait pas si ça allait fonctionner en France, mais on y a cru. L’avantage de notre format est aussi qu’il est totalement adapté au mobile au moment du boom de l’usage des smartphones (2010). Topito offre une lecture simple et divertissante toujours en relation avec l’actualité.

Mais Topito c’est plus qu’une plateforme divertissante, c’est une plateforme qui a une responsabilité sociale et qui touche une cible jeune. On ne doit pas simplement créer un contenu froid, il faut qu’il ait du cœur, de la prise de partie si nécessaire. En ce sens lors des élections européennes, nous avons organisé un évènement pour inciter les jeunes à aller voter. Ce qu’ils voulaient voter, mais faire l’effort de l’engagement citoyen, même si c’est critiquable. Au moins on agissait.

Dans le format, depuis le lancement du blog, Topito s’est aussi réinventé. D’une plateforme d’articles textes (listes) seulement au début, nous avons ajouté des images, puis des vidéos maisons. Nous avons aussi lancé des actions physiques avec l’écriture de 3 livres par an, des jeux de société et nos soirées de Stand up. Du coup, le jour où il n’y aura plus d’électricité, on sera toujours là.

Pourquoi le Stand up ?

On adore l’humour avec Benoit. Lorsqu’une personne de l’équipe a voulu s’essayer sur scène, on a décidé de l’accompagner dans son projet. On a organisé une soirée de Stand up dans un bar. On était surpris, y’a eu plein de monde. Du coup on en a fait une deuxième. Ca c’était il y a 6 ans et on joue maintenant toutes les semaines dans des théâtres parisiens. On a aussi une petite boite de prod pour produire Urbain, celui qui s’était essayé il y a 6 ans suer scène, et on le suit sur son spectacle. Faut venir, il reste 3 places !

Vous êtes combien chez Topito ?

27. Nous n’avons que des personnes qui produisent du contenu, nous n’avons pas de support, pas de RH, … ces prestations sont externalisées. Nous sommes composés de 5 équipes : l’équipe Rédaction qui créé les articles, l’équipe Vidéos qui comprend la création du contenu pour la vidéo jusqu’au produit monté publié sur les réseaux sociaux, l’équipe Social Média qui gère les créations et publications sur nos réseaux sociaux hors vidéo, l’équipe Commerciale – Brand Content qui gère les relations avec les agences média et annonceurs (une véritable petite agence intégrée), et Content Commerce qui recherche les produits insolites que l’on trouve partout sur le web et qu’on propose à nos lecteurs, et contacte les plateformes d’affiliation.

Qu’est ce qui te motive tous les jours en tant qu’entrepreneur ?

Je ne me considère pas forcément comme un entrepreneur mais plutôt comme un artisan malin. En ce moment Topito est dans une phase où nous devons l’installer, le stabiliser et nous diversifier. C’est super intéressant car on cherche à insuffler de la nouveauté et on teste de nouvelles choses.

A quel moment as-tu pu vivre de Topito ?

Au bout de 2 ans à temps plein sur le blog, nous avons pu commencer avec mon associé à nous verser un salaire.

Comment as-tu rentabilisé un top de 10 points ? (Affiliation ? SEA ? …)

Topito est un média qui génère du trafic et de la rentabilité grâce à la publicité en display. On a également une grosse partie de revenus liés au Brand Content, où on propose aux marques de les accompagner sur des campagnes avec le contenu que l’on peut créer pour elles et le diffuser sur notre site et nos réseaux sociaux. On fait aussi de l’affiliation sur des compilations de produits que l’on propose.

As-tu rencontré des difficultés chez Topito ? si oui Lesquelles ?

Comme toutes les petites ou moyennes entreprises, le fait de devoir un peu tout faire au quotidien. Il faut penser à ce qu’on fera l’an prochain et s’assurer en même que tout le monde ait une chaise bureau et des tickets resto. On ajoute à ça la résilience nécessaire propre au travail sur Internet car il y a de nouveaux phénomènes auxquels il faut s’adapter très vite. Lorsqu’on est éditeur en ce moment on doit s’adapter aux nouvelles plateformes et faire des paris sur celles qui réussiront. Aujourd’hui, dire que Tik Tok sera encore là dans 5 ans, personne ne peut l’affirmer à part les gens de Tik Tok, mais faire le choix aujourd’hui de ne pas y être c’est un pari risqué. Alors on essaie.

On a dû aussi adapter notre Brand Content au cours des années, les attentes des annonceurs changent : plus d’interactions, de reach… Les formats publicitaires display (bannière ou carré sur un site internet) se sont ré-inventés avec le système des enchères, et il faut gérer les nouveaux cookies, appréhender et suivre la concurrence… Sans jamais oublier les tickets resto ! Bref y’a du taf.

Quelles sont les ambitions de Topito ?

-Encore mieux communiquer sur l’ensemble des plateformes avec des contenus dédiés ou adaptés pour chaque comme TikTok. Et se stabiliser là on est déjà fort. On connaît déjà un vrai succès sur Instagram on l’on possède le plus fort taux d’interaction média français. Ce succès est le fruit de notre travail d’adaptation et de création de contenu exclusivement dédié à Instagram.

-Inventer des nouveaux formats vidéo pour continuer à surprendre. Er travailler sur des mini-formats avec/pour la télévision, on en a déjà discuté, il faut qu’on le fasse aboutir. On doit montrer qu’on est drôle partout.

-Et organiser une tournée de Stand Up dans toute la France, ça serait pas mal.

Merci mille fois à Laurent Moreau, co-fondateur de Topito qui a pris le temps de répondre à mes questions. Un retour riche en expérience de la création d’entreprise avec son associé, à son fonctionnement à presque 30 employés.

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